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    Autisme: Un rapport dénie l'approche psychanalytique

    Créé le 08/03/2012 à 16h25 -- Mis à jour le 08/03/2012 à 16h25

    SANTE - Pour la première fois en France, la Haute autorité de santé recommande les méthodes éducatives et comportementales dans la prise en charge de l'autisme...

    «L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur  les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle». En une phrase, au milieu d’un document de plus de 50 pages, la Haute autorité de santé (HAS) a désavoué ce jeudi la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme.

    Cette nouvelle n’est pas vraiment une surprise, le rapport ayant fuité dans Libération, le 13 février dernier. Seule modification: l’approche psychanalytique fait partie de la catégorie des «interventions globales non consensuelles» mais plus des «interventions non recommandées», comme l’indiquait la version que s’était procurée le quotidien en février. 

    Pour une prise en charge précoce

    Dans ses recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des enfants et adolescents atteints d’autisme, la HAS ne fait pas que dédier l’approche psychanalytique. Elle recommande aussi officiellement ce qui est encore aujourd’hui considéré comme des solutions alternatives: les méthodes éducatives et comportementales. Une première en France, et une victoire pour beaucoup de proches d’enfants autistes et d’associations de familles, qui militent depuis des années pour que ces méthodes se substituent pleinement à l’approche psychanalytique.

    Le rapport préconise ainsi une prise en charge précoce, afin que «des interventions personnalisées, globales et coordonnées, fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale» puissent commencer avant les 4 ans de l’enfant.

    Une «opposition formelle au packing»

    La HAS donne également un avis tranché sur la très controversée pratique du packing – qui consiste à envelopper un enfant autiste dans un linge humide – contre laquelle luttent les associations de familles. «En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité» et «du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts, (…) la HAS et l’Anesm sont formellement opposées à l’utilisation de cette pratique», est-il écrit dans le rapport.

    Dans la guerre que se livrent les deux approches, les recommandations de la HAS constituent une bataille gagnée pour les méthodes éducatives et comportementales, cette fois sur le plan des pouvoirs publics. Car l’affrontement était déjà entré sur le terrain judiciaire puis politique en janvier dernier: d’un côté, la justice avait condamné la réalisatrice Sophie Robert, auteure d’un documentaire controversé sur l’approche psychanalytique de l’autisme. De l’autre,  le député UMP Daniel Fasquelle avait radicalement proposé l’interdiction de l’accompagnement psychanalytique, au profit de méthodes éducatives et comportementales.


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