• Le Point.fr - Publié le 12/06/2012 à 09:22 - Modifié le 12/06/2012 à 09:49

    Des résidus de psychotropes présents dans l'eau du robinet pourraient être responsables du déclenchement de la maladie.

    Photo d'illustration

    Prendre des antidépresseurs durant la grossesse multiplierait par quatre les risques d'autisme chez les enfants. Partant de cette récente étude, des chercheurs américains ont voulu savoir si les très faibles concentrations de psychotropes retrouvés dans l'eau potable pouvaient aussi affecter le développement du foetus. Ils ont ainsi soumis des poissons d'eau douce à un mélange d'anti-épileptiques et d'antidépresseurs courants à de très faibles doses (Prozac et Effexor). À l'issue de l'expérience, ils ont constaté que pas moins de 324 gènes, associés à l'autisme humain, étaient altérés par ces petites doses de médicaments ! Les poissons exposés aux antidépresseurs avaient aussi tendance à paniquer et se comportaient différemment des poissons témoins non exposés.

    En France, 25 % de l'eau du robinet contient des résidus de médicaments

    La France reste l'un des plus gros producteurs de médicaments en Europe et 20 millions de Français consomment des antidépresseurs. Il était donc logique que l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) réalise une vaste enquête pour faire le point sur la présence de résidus de médicaments dans l'eau. Les chiffres sont édifiants et montrent que 25 % des eaux analysées contiennent des traces de médicaments. Les psychotropes sont très nettement présents avec notamment la carbamazépine, molécule utilisée pour traiter l'épilepsie et la régulation de l'humeur, dont la France produit 40 tonnes par an ! Un peu anxieux ? Vous pourrez aussi trouver votre remède dans l'eau courante avec l'oxazépam, une molécule utilisée dans des anxiolytiques commercialisés sous les noms de Seresta® ou Sigacalm® et Serax®) ! Mais comment ces charmantes molécules arrivent-elles jusqu'à notre robinet ? Tout simplement via les urines ou les selles humaines évacuées dans les eaux domestiques ou à travers les rejets de l'industrie chimique et pharmaceutique ou encore les hôpitaux (qui sont paradoxalement la source la plus importante de pollution). Malheureusement, les stations de traitement ne sont souvent pas assez efficaces pour l'élimination totale de ces résidus. Aujourd'hui, les femmes enceintes ont donc tout intérêt a être prudentes dans le choix de leur boisson en se renseignant sur la qualité de l'eau dans leur région, en optant pour des systèmes de filtres efficaces ou en choisissant une eau en bouteille (idéalement sous verre en raison des polluants présents dans le plastique).

    L'autisme, nouvelle maladie de la pollution ?

    Les cas d'autisme et les troubles du comportement de l'enfant ne cessent d'inquiéter. Combien sont réellement touchés ? Difficile d'avoir une estimation exacte car les critères d'évaluation varient d'un pays à l'autre. Alors qu'en France on évoque une prévalence de l'autisme chez 2 enfants sur 1 000, aux États-Unis ce serait 1 enfant sur 100, tandis que les Coréens évoquent même un enfant sur 38 ! Une chose est certaine, l'ampleur de la maladie devient inquiétante et les cas auraient été multipliés par trente entre 1980 et 2000 aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Cette maladie débute vers l'âge de deux ans avec une absence ou un retard du développement du langage parlé, avec souvent des mouvements répétitifs, une absence de contact visuel et un isolement social. Plus largement, les troubles du comportement de l'enfant englobent aussi l'hyperactivité, la dysphasie, la dyslexie, l'épilepsie, l'anorexie, la boulimie, les troubles obsessionnels compulsifs. Si les études se multiplient pour mieux comprendre l'autisme, celles pointant du doigt des causes environnementales sont de plus en plus nombreuses : pesticides, mercure, dioxines, PCB, vaccination sont ainsi tour à tour évoqués. L'explosion des cas d'autisme coïncide étrangement avec la montée en flèche de la pollution environnementale. L'autisme pourrait bien être finalement une maladie de notre siècle. Et sans doute une maladie environnementale.


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  • AUTISME: Le GRN-529, la nouvelle molécule qui rétablit la neurotransmission

    Actualité publiée il y a 2 jours

    Science Transational Medicine

    La recherche sur l’autisme avance à grand pas, avec ces récentes études génétiques publiées dans la revue Neuron, qui identifient un mécanisme génétique sous-jacent commun à l’autisme et au syndrome du X fragile et cette étude du National Institute of Mental Health (NIMH) américain, cofinancée par les NIH et le laboratoire Pfizer, qui vient de démontrer l’efficacité d’une nouvelle molécule, le GRN-529 pour traiter le comportement autistique chez la souris. Les conclusions, publiées dans la revue Science Transational Medicine suggèrent une sérieuse nouvelle voie thérapeutique.

    La recherche a examiné l'effet du GRN-529 sur des symptômes tels qu’un comportement social inhabituel ou la répétitivité des mouvements, chez des souris modèles d’autisme qui présentaient des comportements similaires à ceux observés chez des personnes atteintes d’autisme. En particulier, elles ne répondaient pas aux odeurs, un stimulus qui entraine une réponse sonore chez la souris normale.

    Le point de départ de cette recherche est la manière dont les neurotransmetteurs fonctionnent dans le cerveau des personnes autistes. Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques que le cerveau utilise pour envoyer des signaux entre les neurones. Cette recherche a porté sur un neurotransmetteur particulier appelé glutamate, qui joue le rôle d'activateur sur les cellules voisines. L’hypothèse était qu’un médicament qui interfère avec le glutamate peut réduire les symptômes. Les chercheurs ont divisé les souris autistes en 4 groupes, 3 ont reçu des doses différentes du médicament et le 4ème groupe, un placebo. Un 5è groupe témoin était constitué de souris saines.

    La recherche : Les chercheurs ont mesuré la fréquence et la durée des symptômes éventuels d’autisme pour l’ensemble des groupes, 30 à 60 minutes après l'administration du médicament. Durée de la toilette, nombre de sauts, nombre de contacts avec d’autres souris du groupe et différents tests portant sur les comportements sociaux, les souris des 5 groupes ont été évaluées par les chercheurs.  Les chercheurs constatent que les souris traitées avec une dose moyenne ou élevée de GRN-529 passent moins de temps de toilettage et moins de mouvements répétitifs, passent un temps comparable à celui des souris témoins à renifler une souris ou un objet inconnu ce qui suggère une sociabilité normale. Ce qui n’est pas le cas des souris sous dose faible ou sous placebo. Enfin, les souris traitées avec une forte dose de médicament passent beaucoup plus de temps en contact « social » avec d'autres souris que les souris ayant reçu le placebo. Selon les chercheurs, et sur la souris, le traitement par GRN-529 améliore l'interaction sociale et réduit des comportements répétitifs, soit l’équivalent, chez l’animal, de quelques-uns des principaux symptômes comportementaux de l'autisme chez les humains.

    La piste du glutamate : La recherche ne prouve néanmoins pas que ce traitement serait efficace pour soulager les symptômes comportementaux des personnes atteintes d'autisme ou de trouble du spectre autistique. On ne sait pas comment le traitement avec ce médicament pourrait influer sur ces comportements de base dans les différents troubles du spectre. Et si même il l’était chez l'Homme, il faudrait encore, par de nombreux essais cliniques, valider son profil de sécurité. Le point fort est que la molécule interfère avec ce neurotransmetteur clé, le glutamate, qui joue un rôle important dans nos cerveaux et que cette piste thérapeutique mérite d’être approfondie.

    Source:Science Translational Medicine, April 25 2012: Vol. 4, Issue 131, p. 131ra51 DOI: 10.1126/scitranslmed.3003501  Negative allosteric modulation of the mGluR5 receptor reduces repetitive behaviors and rescues social deficits in mouse models of autism.


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  • Autisme: un médicament expérimental cible le neurotransmetteur glutamate

    Un médicament expérimental cible le glutamate, un neurotransmetteur important utilisé par près de la moitié des cellules nerveuses du cerveau, pour le traitement de l'autisme. La molécule réduit, indiquent les chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue Science Translational Medicine, deux comportements chez la souris qui ressemblent à des symptômes importants de l'autisme : le comportement répétitif et le manque de sociabilité.

    La molécule GRN-529 inhibe l'activité d'un type de récepteur du glutamate, le mGluR5. Des médicaments de cette classe sont actuellement testés chez l'humain pour le syndrome de l'X fragile qui partage plusieurs symptômes avec l'autisme. Les neurones qui contiennent le glutamate contrôleraient les comportements répétitifs et sociaux.

     

    Jacqueline Crawley et Jill Silverman du National Institute of Mental Health (NIMH) américain et de Pfizer Worldwide Research and Development ont, avec leurs collègues, testé les effets de la molécule sur des souches de souris qui constituent un modèle animal de l'autisme. La molécule réduisait les comportements répétitifs et améliorait la sociabilité sans améliorer la communication.

    Ces résultats remettent en question le dogme selon lequel les bases biologiques de la maladie seraient "hardwired" (fixés anatomiquement) durant la période prénatale. "Bien que l'autisme ne soit souvent considéré que comme un handicap nécessitant une réhabilitation, nous pouvons maintenant aborder l'autisme comme un trouble pouvant répondre à des traitements biomédicaux", a commenté Thomas R. Insel, directeur du NIMH.

    Des études ayant suggéré que certains gènes impliqués dans l'autisme jouent un rôle dans la formation des synapses (espace de communication entre les cellules où les neurotransmetteurs interagissent avec des récepteurs) ont amené à rechercher des molécules qui pourraient altérer la fonction de ces gènes.

    Les experts s'entendent pour souligner qu'il faudra plusieurs années pour vérifier la pertinence d'un tel médicament. Par ailleurs, plusieurs cas d'autisme impliquent d'autres processus qu'une activité excessive du glutamate.


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  • Autisme : Un traitement contre la maladie ?

    Publié par la rédaction Société, hier.
    Dans le dossier Autisme

    Une étude menée aux Etats-Unis a récemment présenté un traitement expérimental efficace contre l'autisme. Testé sur des souris de laboratoire, ce dernier a réduit deux des trois grands troubles de la maladie.

    Mercredi, une annonce prometteuse quant aux soins de l’autisme a été publiée dans la revue médicale Science Transnational Medicine. Cette dernière explique qu’une molécule appelée GRN-529 a été mise au point par le groupe pharmaceutique Pfizer. Et cette molécule pourrait agir sur les troubles de l'autisme.La molécule en question est actuellement testée auprès de patients souffrant du syndrome de l’X fragile, première cause de retard mental héréditaire, proche de l’autisme.

    "Les résultats de ces expérimentations sur des souris laissent penser qu'il est possible d'envisager une stratégie consistant au développement d'un seul traitement pour traiter de multiples symptômes" explique Jacqueline Crawley, scientifique à l’Institut national américain de la santé mentale). "Ces résultats avec des souris confortent les études menées à l'Institut en vue de développer des traitements visant les principaux symptômes de l'autisme" a ensuite ajouté le Dr Thomas Insel, directeur de l’Institut national américain de la santé mentale.

    Les souris ayant subi l’expérience ont été génétiquement modifiées afin de présenter les mêmes symptômes que des enfants autistes. Dans un premier temps, le même diagnostic fut constaté : les souris communiquaient moins entre elles et avaient des comportements répétitifs. Après les injections de GRN-529, ce type de comportement se faisait plus rare. de 2006 à 2008. Ce phénomène s’expliquerait essentiellement par un meilleur dépistage. La molécule semble donc efficace sur les troubles de l'autisme. Un espoir se dessine pour tous les malades ainsi que leurs proches.


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    Plan autisme III : le gouvernement fixe le cap

    lequotidiendumedecin.fr 03/04/2012
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    S. TOUBON
    Roselyne Bachelot a présenté mardi en Conseil des ministres les grandes orientations du nouveau plan autisme 2013-2015 qui sera élaboré cette année par le gouvernement en concertation avec l’ensemble des parties prenantes réunies au sein du Comité national de l’autisme.

    Le chantier du nouveau plan autisme 2013-2015 est lancé. Mardi, en Conseil des ministres, Roselyne Bachelot a présenté les grandes orientations arrêtées par les gouvernements. « Intensifier la recherche sur l’autisme dans toutes les disciplines pour faire progresser l’état des connaissances et les pratiques » est la première priorité mise en avant.« Une veille sera assurée pour actualiser régulièrement le socle des connaissances et les recommandations de bonnes pratiques », indique la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. « La France demandera que la recherche sur les troubles autistiques et apparentés soit placée dans les priorités européennes de recherche "Horizon 2012" », ajoute-t-elle.

    L’amélioration du diagnostic et de l’accompagnement global des personnes autistes constitue l’autre grande orientation. « Le plan prévoira des mesures pour accélérer l’accès au diagnostic, en renforçant le rôle pivot des centres de ressources autisme, et développer des prises en charge précoces », explique Roselyne Bachelot. En outre,« l’offre de soin et d’accompagnement devra évoluer pour se conformer aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) ». De nouveaux objectifs de développement de l’offre de soins seront poséset« 1000 places supplémentaires seront d’ores et déjà créées en 2012-2013 », a fait savoir Roselyne Bachelot. « Une réflexion devra être menée sur les personnes autistes hospitalisées au long cours de façon inadéquate afin de leur proposer des solutions adaptées », poursuit la ministre.

    Former les professionnels

    Une attention particulière sera portée aux besoins des aidants et à la défense des droits des personnes autistes. « Nul ne peut accepter qu’aujourd’hui en France perdurent des traitements qui ne seraient pas respectueux de la dignité et des droits des personnes », avait martelé en février dernier le Premier ministre François Fillon lors du lancement officiel de la grande cause nationale 2012 où fut annoncé ce plan. Le troisième plan autisme aura également pour objectif d’améliorer la scolarisation des enfants autistes dans le cadre d’une prise en charge globale.

    Il devra enfin « renforcer la formation, l’information et la sensibilisation sur l’autisme ». Les modalités de déploiement de nouveaux programmes de formation à destination des professionnels de santé, de l’accompagnement et des personnels de l’éducation nationale seront identifiées avec les universités et les organismes spécialisés. L’élaboration du plan 2013-2015 sera menée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes représentées au sein du Comité national de l’autisme (CNA), lancé en le 14 mars dernier par Roselyne Bachelot et présidée par Thierry Dieuleveux, secrétaire général du Comité Interministériel du handicap (CIH).


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