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Article paru ce jour, le 23 juin 2011
Des troubles de la synchronisation cérébrale dans l’autisme
lequotidiendumedecin.fr 23/06/2011
Une analyse d’observations recueillies à l’« Autism Center of Excellence » (San Diego), réalisées à l’aide de l’IRM fonctionnelle, montre que l’autisme est associé à une réduction de la synchronisation normale entre les centres traitant le langage dans les deux hémisphères cérébraux.
Les IRMf ont été réalisées pendant le sommeil naturel chez 72 enfants de 29 mois en moyenne (de 13 à 27 mois), dont 29 souffraient d’autisme et 13 de retard de langage.
« La capacité réduite de synchronisation entre les hémisphères pourrait être un marqueur biologique de l’autisme. » Ce qui pourrait permettre d’aider à diagnostiquer la maladie avant l’âge de 3 ans, qui est l’âge minimal du diagnostic actuellement.
Eric Courchesne et coll. expliquent que les aires du langage localisées dans les deux aires cérébrales sont moins synchronisées entre elles chez les enfants souffrant d’autisme comparativement aux autres, ceux qui suivent un développement normal mais aussi ceux qui ont un retard de langage.
Dans le cerveau normal, les neurones traitant une fonction particulière dans des aires séparées restent constamment en synchronisation, y compris pendant le sommeil.
L’étude montre que la force de la synchronisation se trouve associée aux aptitudes de langage et de communication des individus. Chez les autistes, plus la synchronisation est faible, plus les difficultés de communication sont sévères.
Beaucoup d’activités doivent être initialisées au cours du développement cérébral pour assurer une synchronisation normale entre différentes aires cérébrales et les connexions doivent être correctes. La cause de l’autisme demeure inconnue, mais les hypothèses actuelles évoquent des troubles du développement du réseau neural avec des irrégularités de la connectivité et de la synchronisation.
La découverte, précisant l’existence de troubles au niveau des aires du langage, peut aussi aider à orienter la recherche sur les différences entre les aires cérébrales qui pourraient sous-tendre l’autisme.
› Dr BÉATRICE VUAILLE
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