• Autisme : la psychanalyse n'a pas encore fait ses preuves

    TF1 NEWS le 08 mars 2012 à 13h30 , mis à jour le 08 mars 2012 à 16h11

    En matière d'autisme, la "pertinence" des approches psychanalytiques n'est pas démontrée selon la Haute autorité de la santé (HAS). Pour autant, l'organisme scientifique ne condamne pas ces pratiques.

    "Les psychiatres sont des médecins comme les autres, ils doivent se soumettre aux règles d'évaluation", a déclaré Jean-Luc Harousseau, président de la HAS, au cours d'une conférence de presse de présentation d'un rapport sur la prise en charge de l'autisme de l'enfant et de l'adolescent.

    Sous le titre "Interventions globales non consensuelles", le rapport indique ainsi que "l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle" dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED).

    Pour autant la méthode n'est pas décommandée
     
     Au grand dam du député UMP Daniel Fasquelle et d'associations qui entendent "mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme" en France, les recommandations de la HAS ne rangent pas cependant la psychanalyse parmi les méthodes "non recommandées" comme le sont les régimes sans gluten. 

    Le rapport de la Haute autorité de santé (HAS) et de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) se borne en effet à qualifier de "non consensuelles" l'approche psychanalytique et la psychothérapie institutionnelle à l'issue d'un travail dit de "consensus formalisé".
     
    Pour réagir à la "croisade" menée contre la psychanalyse, une vidéo et un  texte du psychanalyste Jacques-Alain Miller ont été mise en ligne mercredi soir sur le site de la revue La Règle du jeu.

    le 08 mars 2012 à 13:30

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  • FRANCE SOIR - Publié le 08-03-2012

    La Haute autorité de santé a remis en cause les effets de la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme, ce jeudi.

    Près de 80.000 personnes seraient atteintes d'autisme en France
    Près de 80.000 personnes seraient atteintes d'autisme en France SIPA/DURAND FLORENCE/SIPA

    « Les psychiatres sont des médecins comme les autres, ils doivent se soumettre aux règles d'évaluation ». Lors d'une conférence de presse de présentation d'un rapport sur la prise en charge de l'autisme de l'enfant et de l'adolescent, Jean-Luc Harousseau, le président de la Haute autorité de santé (HAS) a exprimé des doutes quant à la « pertinence » des approches psychanalytiques dans la prise en charge de ce trouble envahissant du développement.

     

    Et si le rapport intitulé « Interventions globales non consensuelles »ne condamne pas ouvertement ces pratiques, il explique toutefois que « l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur les psychothérapie institutionnelle » dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED).

    Une approche "non consensuelle"

    Mais alors que la HAS ne condamne pas la psychanalyse – en la rangeant par exemple avec les méthodes dites « non recommandées », et préfère la qualifier de « non consensuelle », le député UMP Daniel Fasquelle et certaines associations aspirent, eux, à « mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme en France ». Engagés dans une véritable « croisade », ils ont d'ailleurs mis une vidéo et un texte du psychanalyste Jacques-Alain Miller, mercredi soir sur le site de la revue La règle du jeu.

    Favoriser "l'épanouissement personnel"

    La HAS a par ailleurs condamné le « packing ». Cette technique controversée qui consiste à envelopper le corps des enfants et adolescents souffrant d'autisme serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche. L'association Vaincre l'autisme tente ainsi de faire cesser cette pratique pour de bon. Elle use pour ce faire de manifestations et films chocs.

    Considérant que le rapport présenté « marque une étape » dans la prise en charge de l'autisme, Jean-Luc Haurousseau a assuré que « rien ne sera plus comme avant ». Et de souligner que ces « recommandations de bonne pratique sur les interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées (…) vise à favoriser l'épanouissement personnel, la participation à la vie sociale et l'autonomie » des jeunes patients.


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  • Par Europe1.fr

    Publié le 8 mars 2012 à 13h12

    La Haute autorité de santé critique "la pertinence" de cette méthode mais ne l'interdit pas.

    Un désaveu pour la psychanalyse. Dans un rapport rendu public jeudi, la Haute autorité de santé (HAS), estime que la "pertinence" des approches psychanalytiques dans la prise en charge de l'autisme n'est pas démontrée.

    Le rapport en question indique que "l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle" dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED).

    Des pratiques "non recommandées"

    L'autorité se garde toutefois de condamner ouvertement les méthodes psychanalytiques et se contente de les ranger parmi les pratiques "non recommandées". Pas d'interdiction de ces méthodes donc. Un positionnement qui suscite la colère du député UMP Daniel Fasquelle et des associations de famille. Ces derniers souhaitent en effet "mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme" en France.

    Importance des méthodes éducatives

    Si l'HAS conteste l'utilisation de la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme, le rapport met l'accent sur la pertinence des méthodes éducatives et comportementales, type ABA ou Teach, rapporte Le Monde.. L'HAS recommande ainsi "la mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté et réévalué régulièrement".

    Ces interventions seront fondées "sur une approche éducative, comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité: utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant, équipes formées et supervisées, taux d'encadrement d'un adulte pour un enfant, rythme hebdomadaire d'au moins 20-25 heures par semaine", indique le rapport.

    L'organisme insiste également sur le rôle central des parents dans la prise en charge des troubles de leurs enfants. Les rapporteurs rappellent qu'aucun traitement ne permet de guérir l'autisme, mais seulement d'en atténuer les troubles. Les experts recommandent donc d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED".

    Le packing formellement rejeté

    L'HAS et l'Anesm condamnent par ailleurs la technique controversée du "packing" (enveloppement dans des draps humides et froids) qui serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche. L'association Vaincre l'autisme mène bataille contre cette méthode à grand renfort de manifestations et d'un film choc.

    Les troubles envahissants du développement touchent entre 300.000 et 500.000 personnes en France. Un enfant sur 150 est concerné par ces troubles notait l'HAS dans un rapport de 2010. Selon les dernières études, l'autisme est quatre fois plus présent chez les garçons.


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  • France TV INFO Publié le 08/03/2012 | 11:55

    Ce que critique le rapport

    • La "pertinence" de l'approche psychanalytique

    Selon la HAS, elle n'est en effet pas démontrée. Sous le titre "Interventions globales non consensuelles", le rapport indique ainsi que "l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle" dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED). Les recommandations de la HAS ne rangent cependant pas la psychanalyse parmi les méthodes "non recommandées".

    • Le "packing"

    L'Anesm et l'HAS condamnent cette technique controversée, aussi appelée par ses détracteurs la "camisole glacée". Elle consiste à envelopper la personne dans des draps humides et froids. Elle serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche.

    • Ceux qui prétendent soigner l'autisme

    Les rapporteurs demandent aux parents d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED" car, selon eux, aucun traitement ne permet de guérir de l'autisme, ni d'en supprimer totalement les troubles.

    • Le lien entre autisme/TED et le vaccin rougeole-oreillons-rubéole

    Il n'existe pas, rappelle la HAS, soulignant que "les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas un facteur de risque de survenue des TED".

    Ce qu'il préconise

     • "Un projet personnalisé pour chaque enfant"

    Pour l'HAS et l'Anesm, il faut "la mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté". Pour les rapporteurs, le traitement doit être "réévalué régulièrement", au minimum une fois par an. Ces recommandations doivent particulièrement être suivies si "elles sont débutées avant 4 ans et dans les trois mois suivant le diagnostic".

    "Une méthode éducative"

    Le rapport recommande des interventions fondées sur "une approche comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité : utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant", avec un encadrement de 20 à 25 heures par semaine.

    "Il est essentiel de proposer à l'enfant, même en l'absence de développement de la langue orale, des interventions spécifiques visant la communication, éventuellement à l'aide d'outils de communication dite alternative ou augmentée", résume le communiqué qui présente le rapport. Il existe deux types de méthodes comportementales : ABA et Teacch.

    • Associer la famille

    Le texte met en avant la présence des proches dans l'accompagnement de l'enfant. "Il est important que la famille soit associée, puisse participer aux séances si elle le souhaite ou bénéficier d'un accompagnement spécifique et formateur".

    Proposition de loi contre la prise en charge psychanalytique

    Le député UMP Daniel Fasquelle, président du groupe d'études sur l'autisme à l’Assemblée nationale, a déposé le 20 janvier une proposition de loi visant à interdire les pratiques psychanalytiques dans la prise en charge de l'autisme.

    Fin janvier, un film controversé sur l'autisme, Le Mura été interdit "en l'état", après une plainte de certains psychanalystes interrogés dans ce documentaire. Les praticiens reprochaient à sa réalisatrice d'avoir tronqué leurs interviews pour prouver "l'absurdité" de l'approche de cette maladie par la psychanalyse, au profit des méthodes dites "comportementalistes".


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  • Paru dans : 20 minutes

    Autisme: Un rapport dénie l'approche psychanalytique

    Créé le 08/03/2012 à 16h25 -- Mis à jour le 08/03/2012 à 16h25

    SANTE - Pour la première fois en France, la Haute autorité de santé recommande les méthodes éducatives et comportementales dans la prise en charge de l'autisme...

    «L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur  les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle». En une phrase, au milieu d’un document de plus de 50 pages, la Haute autorité de santé (HAS) a désavoué ce jeudi la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme.

    Cette nouvelle n’est pas vraiment une surprise, le rapport ayant fuité dans Libération, le 13 février dernier. Seule modification: l’approche psychanalytique fait partie de la catégorie des «interventions globales non consensuelles» mais plus des «interventions non recommandées», comme l’indiquait la version que s’était procurée le quotidien en février. 

    Pour une prise en charge précoce

    Dans ses recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des enfants et adolescents atteints d’autisme, la HAS ne fait pas que dédier l’approche psychanalytique. Elle recommande aussi officiellement ce qui est encore aujourd’hui considéré comme des solutions alternatives: les méthodes éducatives et comportementales. Une première en France, et une victoire pour beaucoup de proches d’enfants autistes et d’associations de familles, qui militent depuis des années pour que ces méthodes se substituent pleinement à l’approche psychanalytique.

    Le rapport préconise ainsi une prise en charge précoce, afin que «des interventions personnalisées, globales et coordonnées, fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale» puissent commencer avant les 4 ans de l’enfant.

    Une «opposition formelle au packing»

    La HAS donne également un avis tranché sur la très controversée pratique du packing – qui consiste à envelopper un enfant autiste dans un linge humide – contre laquelle luttent les associations de familles. «En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité» et «du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts, (…) la HAS et l’Anesm sont formellement opposées à l’utilisation de cette pratique», est-il écrit dans le rapport.

    Dans la guerre que se livrent les deux approches, les recommandations de la HAS constituent une bataille gagnée pour les méthodes éducatives et comportementales, cette fois sur le plan des pouvoirs publics. Car l’affrontement était déjà entré sur le terrain judiciaire puis politique en janvier dernier: d’un côté, la justice avait condamné la réalisatrice Sophie Robert, auteure d’un documentaire controversé sur l’approche psychanalytique de l’autisme. De l’autre,  le député UMP Daniel Fasquelle avait radicalement proposé l’interdiction de l’accompagnement psychanalytique, au profit de méthodes éducatives et comportementales.


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