• Par Europe1.fr

    Publié le 8 mars 2012 à 13h12

    La Haute autorité de santé critique "la pertinence" de cette méthode mais ne l'interdit pas.

    Un désaveu pour la psychanalyse. Dans un rapport rendu public jeudi, la Haute autorité de santé (HAS), estime que la "pertinence" des approches psychanalytiques dans la prise en charge de l'autisme n'est pas démontrée.

    Le rapport en question indique que "l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle" dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED).

    Des pratiques "non recommandées"

    L'autorité se garde toutefois de condamner ouvertement les méthodes psychanalytiques et se contente de les ranger parmi les pratiques "non recommandées". Pas d'interdiction de ces méthodes donc. Un positionnement qui suscite la colère du député UMP Daniel Fasquelle et des associations de famille. Ces derniers souhaitent en effet "mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme" en France.

    Importance des méthodes éducatives

    Si l'HAS conteste l'utilisation de la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme, le rapport met l'accent sur la pertinence des méthodes éducatives et comportementales, type ABA ou Teach, rapporte Le Monde.. L'HAS recommande ainsi "la mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté et réévalué régulièrement".

    Ces interventions seront fondées "sur une approche éducative, comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité: utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant, équipes formées et supervisées, taux d'encadrement d'un adulte pour un enfant, rythme hebdomadaire d'au moins 20-25 heures par semaine", indique le rapport.

    L'organisme insiste également sur le rôle central des parents dans la prise en charge des troubles de leurs enfants. Les rapporteurs rappellent qu'aucun traitement ne permet de guérir l'autisme, mais seulement d'en atténuer les troubles. Les experts recommandent donc d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED".

    Le packing formellement rejeté

    L'HAS et l'Anesm condamnent par ailleurs la technique controversée du "packing" (enveloppement dans des draps humides et froids) qui serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche. L'association Vaincre l'autisme mène bataille contre cette méthode à grand renfort de manifestations et d'un film choc.

    Les troubles envahissants du développement touchent entre 300.000 et 500.000 personnes en France. Un enfant sur 150 est concerné par ces troubles notait l'HAS dans un rapport de 2010. Selon les dernières études, l'autisme est quatre fois plus présent chez les garçons.


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  • France TV INFO Publié le 08/03/2012 | 11:55

    Ce que critique le rapport

    • La "pertinence" de l'approche psychanalytique

    Selon la HAS, elle n'est en effet pas démontrée. Sous le titre "Interventions globales non consensuelles", le rapport indique ainsi que "l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle" dans la prise en charge de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED). Les recommandations de la HAS ne rangent cependant pas la psychanalyse parmi les méthodes "non recommandées".

    • Le "packing"

    L'Anesm et l'HAS condamnent cette technique controversée, aussi appelée par ses détracteurs la "camisole glacée". Elle consiste à envelopper la personne dans des draps humides et froids. Elle serait utilisée en dehors de tout protocole de recherche.

    • Ceux qui prétendent soigner l'autisme

    Les rapporteurs demandent aux parents d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED" car, selon eux, aucun traitement ne permet de guérir de l'autisme, ni d'en supprimer totalement les troubles.

    • Le lien entre autisme/TED et le vaccin rougeole-oreillons-rubéole

    Il n'existe pas, rappelle la HAS, soulignant que "les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas un facteur de risque de survenue des TED".

    Ce qu'il préconise

     • "Un projet personnalisé pour chaque enfant"

    Pour l'HAS et l'Anesm, il faut "la mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté". Pour les rapporteurs, le traitement doit être "réévalué régulièrement", au minimum une fois par an. Ces recommandations doivent particulièrement être suivies si "elles sont débutées avant 4 ans et dans les trois mois suivant le diagnostic".

    "Une méthode éducative"

    Le rapport recommande des interventions fondées sur "une approche comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité : utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant", avec un encadrement de 20 à 25 heures par semaine.

    "Il est essentiel de proposer à l'enfant, même en l'absence de développement de la langue orale, des interventions spécifiques visant la communication, éventuellement à l'aide d'outils de communication dite alternative ou augmentée", résume le communiqué qui présente le rapport. Il existe deux types de méthodes comportementales : ABA et Teacch.

    • Associer la famille

    Le texte met en avant la présence des proches dans l'accompagnement de l'enfant. "Il est important que la famille soit associée, puisse participer aux séances si elle le souhaite ou bénéficier d'un accompagnement spécifique et formateur".

    Proposition de loi contre la prise en charge psychanalytique

    Le député UMP Daniel Fasquelle, président du groupe d'études sur l'autisme à l’Assemblée nationale, a déposé le 20 janvier une proposition de loi visant à interdire les pratiques psychanalytiques dans la prise en charge de l'autisme.

    Fin janvier, un film controversé sur l'autisme, Le Mura été interdit "en l'état", après une plainte de certains psychanalystes interrogés dans ce documentaire. Les praticiens reprochaient à sa réalisatrice d'avoir tronqué leurs interviews pour prouver "l'absurdité" de l'approche de cette maladie par la psychanalyse, au profit des méthodes dites "comportementalistes".


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  • Paru dans : 20 minutes

    Autisme: Un rapport dénie l'approche psychanalytique

    Créé le 08/03/2012 à 16h25 -- Mis à jour le 08/03/2012 à 16h25

    SANTE - Pour la première fois en France, la Haute autorité de santé recommande les méthodes éducatives et comportementales dans la prise en charge de l'autisme...

    «L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur  les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle». En une phrase, au milieu d’un document de plus de 50 pages, la Haute autorité de santé (HAS) a désavoué ce jeudi la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme.

    Cette nouvelle n’est pas vraiment une surprise, le rapport ayant fuité dans Libération, le 13 février dernier. Seule modification: l’approche psychanalytique fait partie de la catégorie des «interventions globales non consensuelles» mais plus des «interventions non recommandées», comme l’indiquait la version que s’était procurée le quotidien en février. 

    Pour une prise en charge précoce

    Dans ses recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des enfants et adolescents atteints d’autisme, la HAS ne fait pas que dédier l’approche psychanalytique. Elle recommande aussi officiellement ce qui est encore aujourd’hui considéré comme des solutions alternatives: les méthodes éducatives et comportementales. Une première en France, et une victoire pour beaucoup de proches d’enfants autistes et d’associations de familles, qui militent depuis des années pour que ces méthodes se substituent pleinement à l’approche psychanalytique.

    Le rapport préconise ainsi une prise en charge précoce, afin que «des interventions personnalisées, globales et coordonnées, fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale» puissent commencer avant les 4 ans de l’enfant.

    Une «opposition formelle au packing»

    La HAS donne également un avis tranché sur la très controversée pratique du packing – qui consiste à envelopper un enfant autiste dans un linge humide – contre laquelle luttent les associations de familles. «En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité» et «du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts, (…) la HAS et l’Anesm sont formellement opposées à l’utilisation de cette pratique», est-il écrit dans le rapport.

    Dans la guerre que se livrent les deux approches, les recommandations de la HAS constituent une bataille gagnée pour les méthodes éducatives et comportementales, cette fois sur le plan des pouvoirs publics. Car l’affrontement était déjà entré sur le terrain judiciaire puis politique en janvier dernier: d’un côté, la justice avait condamné la réalisatrice Sophie Robert, auteure d’un documentaire controversé sur l’approche psychanalytique de l’autisme. De l’autre,  le député UMP Daniel Fasquelle avait radicalement proposé l’interdiction de l’accompagnement psychanalytique, au profit de méthodes éducatives et comportementales.


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  • Autisme, la psychanalyse devra faire ses preuves
     
    Paru dans : La Croix

    Dans un rapport rendu public jeudi 8 mars, la Haute Autorité de santé estime qu’on ne peut conclure à la pertinence des approches psychanalytiques dans le traitement des enfants autistes.

    Comment éteindre l’incendie ? Comment apaiser ce débat enflammé entre la psychanalyse et les associations de parents d’enfants autistes ? Voilà la question épineuse à laquelle s’est trouvée confrontée la Haute Autorité de santé (HAS), au moment de rédiger son rapport très sensible sur la prise en charge des enfants et adolescents autistes ou atteints de troubles envahissants du développement (TED). Et cette instance scientifique a visiblement pesé ses mots à la virgule près dans ses recommandations, rendues publiques jeudi 8 mars (1). « Nous avons, après deux ans de travail, privilégié la rigueur scientifique et la volonté d’être le plus consensuel possible »,  a expliqué Jean-Luc Harrousseau, le président du collège de la HAS.

    Pour comprendre le contexte, il convient de rappeler que, pendant près de trente ans, en France, la prise en charge des enfants autistes a été presque exclusivement assurée par des pédopsychiatres très largement influencés par la psychanalyse. Ces dernières années, ces méthodes ont été violemment remises en cause par de nombreux parents, confortés par des travaux sur l’origine neurobiologique de l’autisme et persuadés de la totale inefficacité de la psychanalyse dans ce domaine. Selon ces familles, les « psys » ont même fait beaucoup de mal en « culpabilisant des générations de mères »  rendues responsables de la maladie de leur enfant. « Des attaques excessives et caricaturales »,  selon les tenants de la psychanalyse.

    Le rapport de la HAS était donc très attendu, notamment par les associations qui espéraient que cette instance officielle allait dire clairement que les approches psychanalytiques ne devaient pas être « recommandées »  dans le domaine de l’autisme. Une fuite du rapport, allant dans ce sens et dévoilée en février par Libération,  a mis le feu aux poudres. Chaque camp s’est alors mobilisé pour faire pression et influencer les recommandations finales de l’autorité sanitaire.

     

    La psychanalyse, non pertinente et « non consensuelle »

    La Haute Autorité a finalement décidé de classer dans les interventions « non consensuelles »  les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle. Selon ses experts, « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence »  de ces interventions. 

    La HAS invite quand même les CHU ou les organismes de recherche favorables à la psychanalyse à faire de la recherche clinique. « Les psychiatres doivent se remettre en cause et évaluer les résultats de leurs approches à l’aide de critères permettant de juger le niveau d’intégration des enfants dans la société »,  a martelé le professeur Harousseau, le 8 mars, en jugeant qu’il « n’est pas normal qu’au bout de trente ans on ne trouve pas un seul article dans la littérature »  concluant à l’efficacité des interventions psychanalytiques.

     

    Des approches éducatives et comportementales recommandées

    Pour la HAS, il convient de privilégier chez les enfants autistes des approches éducatives, comportementales et développementales, en particulier les programmes ABA, de Denver, ou le programme Teacch. Très largement utilisées dans les pays anglo-saxons, ces approches sont en général défendues par les parents et diversement appréciées par les psychiatres. 

    Certains les jugent intéressantes, d’autres estiment qu’elles s’assimilent à du « dressage » . « Ces programmes permettent de donner aux enfants des outils de communication et de socialisation afin de les aider à mieux connaître leur environnement, s’y adapter et éviter d’être rejetés »,  explique Danièle Langloys, présidente de la fédération Autisme France.

     

    Diagnostic précoce et projet « personnalisé »

    Au-delà de la controverse, la HAS recommande « la mise en place précoce, par des professionnels formés, d’un projet personnalisé d’interventions adapté et réévalué régulièrement » . Elle suggère ainsi de commencer la prise en charge « avant 4 ans »  et « dans les trois mois »  suivant le diagnostic. Celle-ci doit être « personnalisée »  : la HAS insiste sur la « singularité »  de l’enfant et considère que son projet doit être évalué « au minimum une fois par an »,  afin de suivre l’évolution de son état de santé et de son développement en matière de communication, de langage, comme dans les domaines cognitif, moteur, sensoriel et émotionnel. 

    Enfin, l’intervention doit être « globale »  et « coordonnée »  entre les différents acteurs impliqués, depuis les soignants jusqu’à l’école, en passant par la famille. La Haute Autorité souligne, d’ailleurs, que les parents doivent être largement associés au parcours de leur enfant autiste et qu’il ne saurait y avoir une méthode « exclusive »  de prise en charge. 

    Quant aux médicaments, elle rappelle qu’il n’en existe aucun susceptible de guérir les troubles envahissants du développement, mais note que les psychotropes « peuvent être considérés en seconde intention (dépression, anxiété, troubles du comportement) »  et qu’ils « doivent être prescrits de manière exceptionnelle et temporaire ».

     

    Une opposition ferme au « packing »

    Objet d’une large polémique, le « packing » est une technique d’enveloppements humides utilisée pour traiter, en accord avec les parents, les symptômes d’automutilation d’enfants autistes sévères. Il s’agit d’envelopper l’enfant dans des linges humides et froids que l’on réchauffe ensuite rapidement dans le but, notamment, de lutter contre les angoisses de morcellement du corps. 

    Pour nombre d’associations de parents, cependant, cette technique porte une atteinte grave aux droits de l’enfant. La HAS, elle, considère qu’« en l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité  (…),  il n’est pas possible de conclure à la pertinence d’éventuelles indications des enveloppements corporels humides »  et se dit « formellement opposée »  à l’utilisation de cette pratique, « en dehors de protocoles de recherche autorisés » .

    Pionnier de cette technique en France, le professeur Pierre Delion, chef du service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille, a vivement réagi, considérant cette recommandation « comme une catastrophe pour les enfants autistes qui bénéficient du packing » . Selon lui, « des dizaines d’équipes »  l’utilisent pour « soigner des comportements à problèmes » , sans toutefois prétendre guérir l’autisme. Le président de la HAS, Jean-Luc Harousseau, a toutefois rappelé, le 8 mars, que la Haute Autorité n’avait pas le pouvoir d’interdire le packing.

    (1) Rapport aussi élaboré par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services médico-sociaux (Anesm), sous le pilotage du professeur de neuro-pédiatrie, Philippe Evrard.

    MARINE LAMOUREUX ET PIERRE BIENVAULT


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  • Autisme : l’approche psychanalytique mise hors jeu

    LEMONDE | 08.03.12 | 11h43   •  Mis à jour le 09.03.12 | 11h22

    La psychanalyse a perdu le combat. Dans leurs recommandations de bonne pratique sur la prise en charge des enfants et adolescents souffrant de troubles envahissants du développement (TED), publiées jeudi 8 mars (lire ici), la Haute Autorité de Santé (HAS) et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) estiment impossible de conclure à "la pertinence" des interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle, qu'elles considèrent comme "non consensuelles".

    Ce point avait fait ces dernières semaines l'objet d'une intense agitation médiatique, après la publication par Libération, le 13 février, d'un article faisant état d'une version non définitive de ce rapport. A un détail près, la position de la HAS est restée inchangée, augurant sans doute une ère nouvelle dans la prise en charge de l'autisme.

    Très attendu des professionnels comme des associations de familles, ce rapport, fruit d'un travail de deux ans, a mobilisé 145 experts, et a été complété par une consultation publique à laquelle ont répondu plus de 180 organisations. Définis comme un groupe hétérogène de troubles se caractérisant tous par des altérations des interactions sociales, de la communication et du langage, les TED concernaient en 2009 une personne de moins de 20 ans sur 150, soit entre 92 000 et 107 500 jeunes. Une population à laquelle répond depuis des décennies un manque criant de diagnostic et de structures d'accueil, notamment dans le domaine éducatif.

    CHANGEMENT DIPLOMATIQUE

    Les recommandations de la HAS et de l'Anesm se déclinent autour d'un axe fort : "La mise en place précoce, par des professionnels formés, d'un projet personnalisé d'interventions adapté et réévalué régulièrement" pour les enfants souffrant de TED. Particulièrement préconisées "si elles sont débutées avant 4 ans et dans les trois mois suivant le diagnostic", ces interventions seront fondées "sur une approche éducative, comportementale et développementale, en respectant des conditions de mise en œuvre ayant fait preuve de leur efficacité: utilisation d'un mode commun de communication et d'interactions avec l'enfant, équipes formées et supervisées, taux d'encadrement d'un adulte pour un enfant, rythme hebdomadaire d'au moins 20-25 heures par semaine".

    Pour la première fois en France dans le champ de la pédopsychiatrie, un texte recommande officiellement le recours intensif aux méthodes éducatives et comportementales, dont les résultats prometteurs ont été actés de longue date dans plusieurs pays occidentaux.

    Autre point essentiel : l'attention portée à la place et à la singularité de la famille et de l'enfant dans l'accompagnement. Les rapporteurs recommandent par ailleurs aux parents d'être "particulièrement prudents vis-à-vis d'interventions présentées comme permettant de supprimer complètement les manifestations des TED" : aucun traitement ne permet de guérir l'autisme, ni d'en supprimer totalement les troubles.

    Si l'approche éducative et comportementale (type ABA ou Teacch), basée sur des apprentissages répétés, fait donc désormais partie des "interventions recommandées", il n'en va pas de même pour les approches psychanalytiques. "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle", lit-on au chapitre des "Interventions globales non consensuelles". Un changement diplomatique mais minime au regard de la version de février, qui ajoutait à l'appréciation "non consensuelles" celle de "non recommandées".

    "RÉACTIONS EXTRÊMEMENT PASSIONNELLES"

    Face au tollé déclenché par cette version provisoire, la HAS a-t-elle tenté de ménager le milieu pédo-psychiatrique en adoucissant son propos ? "Notre objectif n'était pas d'apaiser le jeu. Nous avons pris bonne note des réactions extrêmement passionnelles qui se sont exprimées, mais nous avons décidé de ne pas modifier notre calendrier ni notre procédure", affirme le professeur Jean-Luc Harousseau, président du collège de la HAS. Constatant que "plus de trente ans après leur introduction, ces méthodes n'ont pas fait la preuve ni de leur efficacité ni de leur absence d'efficacité", il estime qu'il est temps que les psychiatres se remettent en question, et "acceptent une évaluation de leurs actions en fonction de critères d'efficacité sur le comportement des enfants, définis par eux et avec la coopération et l'accord des parents".

    Reste le packing, technique d'enveloppements humides réservés aux cas d'autisme les plus sévères, contre laquelle la plupart des associations de parents s'élèvent violemment depuis des années. Sans grande surprise, la HAS et l'Anesm, "en l'absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité", se déclarent "formellement opposées à l'utilisation de cette pratique". A l'exception des essais cliniques autorisés et "respectant la totalité des conditions définies par le Haut Conseil de la santé publique", dont l'un est en cours au CHRU de Lille.


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